Thème : Littérature Erotique (Interdit aux moins de 18 ans)
Version publiée le 16 juillet 2023
La quatrième de couverture
Fasciné par l’obscénité des propos de ses nouveaux voisins de palier, Arthur Boilieu prend conscience de sa vie étriquée, de son mariage morne. Il fait connaissance de sa voisine...
AVERTISSEMENT : des scènes ou des propos peuvent heurter la sensibilité des lecteurs
La première page
Réceptif à la moindre résonance, au moindre écho, même s’il ne pouvait secouer sa léthargie, il glissait peu à peu dans le sommeil… Un bruit de voix éclata dans l’appartement voisin, lui fit rouvrir les yeux. Il revint à la conscience, s’étonnant à pareille heure que des gens pussent parler aussi fort dans la nuit. Les voix s’élevaient, assourdissant ses oreilles. Elles détruisaient ce qui donnait à la nuit, son charme, sa saveur, depuis qu’ils étaient étendus, Laura et lui : le bruit du vent, le remuement des peupliers, dehors, devant la fenêtre, le passage des autos éloignées, le miaulement d’un chat, quelque part, sur la pelouse... Ces paroles résonnaient de l’autre côté du mur, comme un défi… Il se tourna vers Laura, la regarda : plongée dans le sommeil comme au fond d’un puits, hors d’atteinte des propos qui crevaient la cloison, elle ne s’éveillait pas. Il songea à la secouer, mais Laura prise dans la trame d’un rêve comme dans une toile d’araignée, était incapable de remonter en surface et il la laissa.
Lui aussi souhaitait trouver le repos, mais son esprit générait des idées bizarres, plus ou moins fantasques. L’une d’elles l’effleura soudain, celle d’un vide, d’un creux, existant quelque part dans le mur, à cause d’une brique manquante ou cassée... Il quitta le lit, se leva, et s’approcha. Il se mit à sonder le mur à tâtons, en vain, mais il avait beau retenir son souffle, tendre l’oreille, il n’entendait plus rien. A croire que ces dialogues perçus de l’autre côté du mur, n’existaient que dans sa tête, à l’intérieur de son cerveau. Non, il ne rêvait pas. A travers la cloison de séparation, des souffles rauques montaient crescendo... Il voulut reculer, sans le pouvoir, pris de stupeur, devant l’évidence d’une scène qui ne paraissait jamais finir, regretta par la suite de ne pas avoir fui à ce moment là, sous un prétexte quelconque. Ainsi, il aurait pu se rendre à la cuisine pour boire un peu d’eau fraîche, mais à l’idée de se déplacer dans la chambre, craignant que ses moindres mouvements fussent perçus par Laura, il resta.