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Opex Tacaud

Opex Tacaud

Yves Cadiou (Auteur)

Nombre de pages en A4 : 132

Version publiée le 20 avril 2021

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Thème : Autobiographie - Témoignage - Autofiction

La quatrième de couverture

Tacaud, c’est une opération militaire française d’hier qui ressemble à celles d’aujourd’hui.
Succédant en 1978 à d’autres opérations extérieures moins lourdes qui avaient eu lieu depuis la décolonisation de 1960, l’opération Tacaud ouvrait dans l’histoire multiséculaire de l’Armée française le chapitre des « opex » que nous connaissons depuis quarante ans.
En 1978 la France intervient au Tchad pour désarmer des bandes pillardes abondamment armées par des conseillers libyens. Les Français sont moins bien équipés parce qu’ils improvisent : ce genre d’intervention n’a pas été prévu par le Livre Blanc (1972) en vigueur. Mais on est au tout début de la professionnalisation de nos armées, décidée par Charles de Gaulle en 1969 qui prévoyait que des interventions militaires seraient inéluctables en Afrique intertropicale récemment décolonisée. Cette professionnalisation a commencé par les TdM, et plus particulièrement le 3ème RIMa pour utiliser l’expérience ultramarine et « coloniale » de la plupart de ses personnels.
Pour le 3ème RIMa, la professionnalisation est complète depuis 1973 : ce sont des soldats tous volontaires, des guerriers de métier, une espèce rare en ces temps de conscription. La mission sera accomplie.
Avec infiniment d’humanité et de pudeur un capitaine nous relate dans ce livre la fraternité des armes, les relations des soldats avec les habitants locaux, écrasés par l’insécurité et la violence, les devoirs du chef sur le terrain, le dévouement, la débrouillardise, le courage des Marsouins, glorieux prédécesseurs de nos soldats professionnalisés d’aujourd’hui.
La consultation attentive de ce texte superbe, passionnant, hautement instructif, est nécessaire parce que fortement revigorante. C’est un témoignage vécu, une relation précise de ce que le soldat français est capable d’accomplir au feu, loin de chez lui et des siens, sachant pourtant que sa gloire restera probablement ignorée.
L’auteur, saint-cyrien, littéraire, est de ces officiers qui manient la plume avec autant de soin que les armes. La narration est suffisamment précise et habile pour permettre au lecteur de suivre les faits tout en autorisant des digressions, des réflexions qui s’intègrent harmonieusement au contenu.

La première page

Par ordre de notre gouvernement, nous sommes ici pour désarmer les rebelles tchadiens.
Notre gouvernement, vous avez procédé à son élection dans le respect absolu des règles de la démocratie. C’est en votre nom que le 31 mai de cette année-là nous désarmons cette bande.
Mais celui-ci m’a envoyé une rafale de kalachnikov et il en est mort avant de pouvoir recommencer, je n’ai pas eu le temps de lui parler, même pas eu le temps de lui demander comment il s’appelait. Il est parmi ces pauvres bougres dont il ne reste que les cadavres sur le sable après qu’ils ont essayé de nous flinguer ce matin-là.
Si celui-ci ou celui-là avait un nom, personne ne s’en souviendra. Son cadavre est destiné à sécher sur le sable du désert jusqu’à ce que le vent l’y ensevelisse. Comme les autres autour de lui. Habillés de treillis kakis ou bariolés, ils croyaient être des guerriers. Ils n’étaient que des malfaiteurs. Mais ils savaient rêver. Des gens venus de loin leur ont donné des uniformes et des armes en leur faisant miroiter qu’ils deviendraient ainsi les maîtres du pays. Ils ont écouté ces gens, ils ont rêvé, ils sont morts.
Quand j’ai ramassé la kalachnikov sur le cadavre, j’ai aussitôt vu qu’elle était de fabrication chinoise. Si vous ne connaissez rien au métier des armes, vous ignorez qu’une arme qui tire par rafale a normalement tendance à monter vers la droite pendant le tir. Ne soyez pas navrés de l’ignorer, car même ce brave Rambo ne le sait pas : lui et ses collègues tiennent leur arme de cinéma comme ils tiendraient un marteau-piqueur pour attaquer la falaise (c’est une attitude photogénique, plus que de tenir son arme d’une façon techniquement correcte) alors ils ne s’attardent pas à vous montrer le problème de la déviation du tir vers le haut à droite.

  

Biographie de Yves Cadiou

Saint-cyrien, titulaire d’un mastère 2 en droit public, l’auteur est aujourd’hui retraité de l’armée et de la fonction publique territoriale.

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1 discussion

  • 4 septembre 2022, par PK

    Ce type d’ouvrage est toujours passionnant à lire, parce qu’il est l’Histoire officieuse, celle qui a été vécue et retranscrite sans filtre.

    J’en recommande vivement la lecture. Un peu de nostalgie pour les anciens, peut-être des découvertes pour les plus jeunes. Les OPEX à l’ancienne, à la « bitte et au couteau ».

    J’ai particulièrement apprécié la partie sur le nettoyage des côtes bretonnes. Comme quoi, quand la grande muette se fait moins muette, il est parfois possible de faire bouger les lignes. En tout cas un peu.

    Merci à Yves Cadiou d’avoir pris son temps et sa peine pour écrire ce témoignage. Il se lit tout seul, quasiment d’une traite.

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