Thème :
Saga
Littérature
La quatrième de couverture
Le 10 mai 1968, sur les barricades du quartier latin, une lycéenne d’origine bourgeoise rencontre un jeune ouvrier de chez Citroën. Ils vivent ensemble les manifestations, les affrontements avec la police, les occupations des facultés et des usines, spécialement celle de Citroën Javel, la plus grande de Paris. Ils participent à l’atelier d’affiches des Beaux-Arts qui a marqué l’art graphique contemporain. Ils discutent avec des intellectuels qui ont soulevé de grandes questions toujours actuelles.
Puis viennent la répression du mouvement et le retour à l’ordre social que le soulèvement de la jeunesse avait fait vaciller pendant quelques jours.
Leur couple résistera-t-il ?
La première page
Depuis le vendredi 3 mai, Paris est le théâtre d’événements qui, au départ, ont pu passer pour un chahut d’étudiants avant de prendre un tour imprévu. Les jeunes Parisiens ne se sont pas laissé intimider par les violences policières ni par les verdicts démesurés d’un tribunal convoqué un dimanche pour faire des exemples. Au contraire, l’indignation grossit le flot des manifestants qui culmine le vendredi 10 mai. Durant cette semaine, de nombreuses rencontres improbables se produisent dans le quartier latin. Certains liens, noués ces jours-là, dureront des vies entières.
Le vendredi 10 mai a été une fraiche journée de printemps. Le ciel est encore gris quand la tête de la manifestation arrive à l’angle du boulevard Saint-Michel et de la rue Gay-Lussac. A droite, des applaudissements tombent de plusieurs balcons. A gauche, derrière les grilles, les grands arbres s’agitent dans la pénombre qui commence à envahir le jardin du Luxembourg. La manifestation est bloquée sur le boulevard Saint-Michel par l’alignement sombre et silencieux des policiers qui interdit de poursuivre vers la place de la Sorbonne. L’inquiétude a fait taire les cris et les chants. Autour d’eux, bruissent les rumeurs : le quartier latin serait bouclé et les policiers vont bientôt charger ; on va revivre les horreurs des jours précédents.
Giani voit quelques manifestants qui reculent ou s’esquivent. Du coin de l’œil, il surveille à côté de lui, le petit groupe de jeunes filles qui restent immobiles et inquiètes. A l’angle de la rue Le Goff, des jeunes commencent à tirer des voitures en travers de la rue pour ralentir la charge. D’autres ont arraché un poteau indicateur et l’utilisent comme levier pour desceller les pavés de la chaussée. Plusieurs filles se mêlent à eux. Il les suit et ne peut s’empêcher de dire à un groupe de jeunes qui tentent de renverser une voiture : "Attention, ne l’abimez pas", ce qui lui attire quelques ricanements sur le thème de la société de consommation et du fétichisme de la marchandise. Il leur répond sans se démonter : "Pensez au moins à ceux qui l’ont fabriquée".
L’auteur avait 21 ans en 1968. Il était étudiant à Paris et militant dans un comité de soutien au peuple vietnamien. Il a vécu les événements décrits, avec exactitude, dans ce roman. Ensuite, il est devenu enseignant et chercheur mais il n’a pas oublié. Dans ce livre, il rend aussi hommage aux...
20 juillet 2024, par Labbé Laurence
Une œuvre remarquable qui nous plonge au coeur des évènements de mai 1968.
Le contexte politique et sociologique est disséqué alors que nous suivons lav romance qui lie deux jeunes gens issus de milieux differents : le garçon travaille dans les ateliers automobiles tandis que la jeune fille suit des études à la Sorbonne.
Ils croiseront dans les rues de Paris ou évoqueront au coeur des manifestations les chercheurs, politiques et meneurs de l’époque : De Gaulle, Pompidou, Krasuki, Cohn Bendit venu d’Allemagne pour jouer le meneur de la révolution étudiante en France.
Le contexte nous expose les entreprises et institutions de l’ époque comme l’ORTF, les usines Javel et Billancourt, Citroën.
C’est aussi l’époque de la pillule sous le manteau, de la persistance de la guillotine, d’oeuvres qui sont toujours d’actualité et dont les auteurs ne sont pas cités pour respecter l’esprit de l’ époque qui plaçait les idées avant l’individu.
L’auteur met habilement en évidence le fossé entre les classes dirigeantes y compris les syndicats et la masse populaire enlisée dans la société de consommation, le rôle des syndicats etudiants et des entreprises, Fo, CGT, cfdt, auprès des patrons pour contenir les flux de la révolte et canaliser le mouvement mai 1968 né dans le prolongement de la commune. Y parviendront-ils ? Nous le sauront dans le second volume.