
- les miroirs de Belle
Il regrette la soumission des femmes pas assez libérées, parle de l’Amour, de l’amitié, du viol, de l’inceste, de l’homosexualité, de la franc-maçonnerie, de l’Australie, de Mai 68, de l’anarchie de la politique. il est un souvenir de ma jeunesse révolté
— Non ! Je me refuse à l’épouser.
— Mais je pensais que tu l’aimais ?
— C’est justement parce que je l’aime
– Décidément Bertrand, je ne te comprendrai jamais.
— Décidément !
— Tu as choisi une fois pour toute de me faire enrager ! Tu te complais à choquer les gens. Tu n’as donc vraiment aucune morale ?
— Oh je t’en prie Maman, ne me parle pas de morale. C’est vraiment trop facile de traiter d’immoraux ceux qui ne fréquentent pas les abysses de vos pensées. Et ne me dis pas que je n’ai pas de morale, dis seulement que j’ai une autre morale.
— Mais la morale il n’y en a qu’une !
— Non la morale, qu’est-ce que c’est ? C’est un conglomérat de règlements verbeux, énoncés par les « Maîtres a bien penser » à une certaine époque, et transmis comme préceptes à suivre aux générations futures. La morale est toujours en retard sur son temps. On parle souvent « d’esprits avancés » quand on devrait dire « d’esprits en accord avec leur temps », Ce sont les autres qui sont en retard, car il y a forcément décalage entre morale et temps présent.