Edition999 rencontre Dylan-Joseph KAYUBI
Comment écrivez-vous ?
Je pars souvent d’une idée de personnage, d’une image, d’une expérience vécue ou d’un témoignage. L’inspiration me visite fréquemment durant le sommeil, dans mes rêves, et au réveil les mots affluent, noircissant les pages blanches… J’écris un peu partout — dans un taxi, aux toilettes, en marchant — et je rassemble ces pensées dans mon journal électronique.
Pourquoi écrivez-vous ?
J’écris parce que c’est un besoin viscéral, ancré au plus intime de mon être. L’écriture s’est imposée à moi comme un appel venu de l’âme. Lorsque le monde se fait sourd et silencieux, je me tourne vers elle. Elle m’écoute, me soigne, me transforme.
Au commencement, j’écris pour moi-même, pour ma vie, pour le monde, comme pour illuminer chaque recoin obscur de l’être.
D’où vous vient votre passion d’écrire ?
Elle est née d’une sensibilité particulière au monde, d’un désir profond de partager des pensées et des histoires. Écrire, c’est une quête pour comprendre, explorer et accueillir la diversité des expériences humaines, même celles qui dérangent et remettent en question les normes sociales.
Comment vous vient le sujet d’une nouvelle ou d’un roman ?
Les sujets de mes romans naissent d’une observation attentive et pertinente du monde qui m’entoure, notamment de l’Afrique avec toute sa richesse, ses histoires et ses voix. C’est à travers ce regard sur la réalité, ses complexités et ses récits que se dessinent les thèmes que je souhaite explorer.
Quels sont vos écrivains préférés ?
Jean Duché est le premier auteur que j’ai découvert, notamment grâce à son incontournable « L’histoire de France racontée à François et Caroline », que j’ai lu vers l’âge de 8 ou 9 ans.
J’apprécie aussi profondément Zamenga Batukezanga pour sa tendresse envers les vies souvent oubliées, et James Baldwin pour son regard intense, lucide et engagé sur la société.
Ces auteurs m’accompagnent par leur humanité et la force de leurs récits.
LE LIVRE que vous emmèneriez sur une île déserte
Mon propre ouvrage, « J’aurais pu être un homme vide », pour me rappeler de ne jamais perdre mon âme face à l’adversité.
Quel est votre mot préféré ?
« Ipséité », qui désigne l’identité profonde, ce qui fait l’essence unique de chacun.
Quelle est votre drogue favorite ?
Ma drogue préférée est l’écriture. C’est une passion qui nourrit l’âme, stimule l’esprit et offre une forme de liberté et d’évasion unique.
Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort, l’entendre vous dire ?
« Je te pardonne pour toutes les prières étouffées que tu m’as adressées, alors que toutes les réponses étaient déjà inscrites en toi. »
Pensez-vous que les critiques apportent à l’écrivain ?
Oui, les critiques apportent souvent beaucoup à l’écrivain. Elles permettent de prendre du recul sur son travail, d’identifier ses forces et ses faiblesses, et d’évoluer dans son art. Une critique constructive nourrit la réflexion, aiguise le regard et peut ouvrir de nouvelles pistes créatives, même si elle peut parfois être difficile à entendre.
Pourquoi avez-vous choisi de publier sur Edition999 ?
Les éditions 999 ont été choisies parce qu’elles offrent une plateforme associative, indépendante qui permet aux auteurs de publier leurs ouvrages sans frais dans le monde entier. Le modèle d’édition est centré sur la liberté, l’accessibilité, et la solidarité, ce qui en fait un choix engagé pour un auteur comme moi, souhaitant partager ses œuvres de manière simple et authentique.
Avez-vous des projets en cours ?
Oui, j’ai plusieurs projets en cours. Je viens de terminer un recueil de nouvelles, et je travaille actuellement sur une œuvre de littérature érotique.