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Accueil > Autobiographie - Témoignage - Autofiction > Les contes de mon village - 1 - La porte des cagots
A passer des heures sur les documents d’archives il arrive parfois que certains personnages sortent des registres oubliés pour venir gambader sur une page blanche d’ordinateur.
Il suffit alors de les suivre et de les écouter.
Ainsi ont pris corps les contes de mon village gascon que vous aurez j’espère plaisir à découvrir.
Les cagots font partie d’une communauté réprouvée d’origine inconnue. On les trouve des deux côtés des Pyrénées et dans le sud de la Gascogne. Leur provenance est mystérieuse. Repoussés à l’extérieur des villages, en lisière de forêts, ils furent assimilés à des lépreux. Selon une croyance tenace, on pouvait les reconnaître à certains traits physiques, comme leurs pieds palmés ou l’absence de lobes à leurs oreilles. Ils ne devaient pas se déplacer pieds nus de peur qu’ils ne transmettent de maladie. Ils avaient bien entendu leur propre fontaine dont le nom s’est perpétué dans quantité d’endroits en Béarn.
Ils se spécialisèrent dans le domaine du bois car le bois était censé ne pas communiquer de maladie. Ainsi leur tendait-on les marchandises, ainsi que les hosties à l’église, au bout d’une longue palette de bois.
On les obligeait à se signaler quand ils arrivaient dans le village par des bruits de crécelles, et à porter un signe dénonçant leur état : une patte d’oie rouge. Leur rejet dura plusieurs siècles et malgré la publication d’édits en leur faveur, il fallut attendre la Révolution pour enregistrer une rupture définitive avec cet honteux passé.
La nouvelle avait fait le tour de Sarrant comme une nuée d’insectes un soir d’orage : les consuls avaient engagé des charpentiers venant de Saint-Clar, pour réparer la charpente de la tour porte de ville. Et ces charpentiers étaient cagots !
– Des cagots ici !!
– Ce n’est pas possible !
Jamais aucun cagot n’était entré dans l’enclos de la ville, car on disait que ces descendants d’anciens lépreux, portaient avec eux miasmes et contagion.
Les sanglots me montent à la gorge, pourtant mon cœur déborde de joie, un bel enfant vient de naître, mon premier petit-fils. L’entrée de l’hôpital, les vieilles briques rouges, l’odeur de désinfectant dans les couloirs, je suis au comble du bonheur et pourtant (...)
2022
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2019
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17 janvier 2019, par Caro 77100
Bravo pour votre livre et aux Edition999 qui permettent de garder la mémoire de notre pays. Comme cela, on pourra pour les générations futures découvrir des petites histoires Très Importantes et les cagots. Je note la dernière page de votre livre : "Notre porte des cagots c’est l’honneur de notre ville, elle témoignera à l’avenir desméfaits de l’intolérance et de la stupidité des hommes." Merci
^ 17 janvier 2019, par Claudette Gilard
Merci Caro pour votre remarque encourageante ! On a besoin de tolérance en ce temps troublés... bonne journée !