Accueil > Biographie > Une enfant déracinée
Les sanglots me montent à la gorge, pourtant mon cœur déborde de joie, un bel enfant vient de naître, mon premier petit-fils. L’entrée de l’hôpital, les vieilles briques rouges, l’odeur de désinfectant dans les couloirs, je suis au comble du bonheur et pourtant malgré moi je pleure à chaudes larmes, comme jamais je n’ai pleuré, de longs sanglots enfouis qui crèvent à la surface comme de grosses bulles. Pourquoi ces larmes incompréhensibles et impossibles à endiguer ?
J’ai dû chercher, remonter le temps pour comprendre. C’est ici que je suis venue au monde à la maternité de l’hôpital de la Grave, le 6 décembre 1937. Quelques mois plus tard ma mère m’a confiée à l’Assistance Publique.
Mon petit-fils dort calmement sous les yeux attendris de ses parents.
Quels regards d’amour a-t-on porté sur moi ?
Qu’a ressenti ma mère en me voyant ?
Rejeté comme un poids inutile, le nourrisson que j’étais n’a pu exprimer son désarroi, le chagrin vient maintenant en ondes chaudes, libératrices peut-être.
Nul souvenir n’émerge avant mes trois ans, le vide, pas un visage ni un décor. Ai-je vécu en pouponnière ou dans une famille nourricière ? Je n’en sais rien.
De ce blanc, de ce silence sur mes trois premières années, au cours desquelles tant de choses se mettent en place, je ne garde aucun témoignage, personne n’a pu me raconter ma petite enfance.
Nous sommes là, sans pouvoir dire un mot, estomac noué. Autour de nous silence et désolation. Des immeubles délabrés aux fenêtres murées, des barbelés rouillés qui hérissent un haut mur de parpaings gris. Tous les cinquante mètres, des miradors où campent des (...)
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