1. Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire L’abîme de l’amour ?
Je l’ai écrit comme un cri intérieur. Il est né de mes propres fractures, mais aussi de ce que j’ai observé autour de moi : un monde où l’amour est souvent marchandisé, travesti, ou dénaturé. Il fallait que je dise cette vérité-là.
2. Pourquoi ce titre, L’abîme de l’amour ?
Parce que l’amour, tel qu’on nous l’enseigne, peut parfois nous engloutir. C’est un gouffre fait de désirs, de peurs, de contradictions. L’abîme, c’est à la fois ce qui nous attire et ce qui peut nous perdre.
3. Ce n’est pas un roman classique. Comment le définiriez-vous ?
C’est un manifeste poétique. Un texte hybride entre essai, témoignage et poésie. Ce n’est pas une histoire avec des personnages, c’est une vérité nue portée par une voix.
4. L’amour est-il encore possible aujourd’hui ?
Oui, mais à une seule condition : qu’on le dépouille de ses masques. Qu’on le libère du besoin de contrôle, de possession, de statut social. Aimer aujourd’hui, c’est un acte de résistance.
5. Qu’est-ce que l’amour pour vous ?
C’est un espace de vérité. Un lieu de désarmement. C’est la possibilité d’exister sans se camoufler. L’amour, pour moi, ne possède pas. Il révèle.
6. Vous dites que l’amour s’achète aujourd’hui. Que voulez-vous dire ?
L’amour est devenu un produit. On “swipe”, on “choisit”, on “consomme”. Il est conditionné par l’apparence, le succès, la rentabilité émotionnelle. Ce n’est plus un don : c’est une transaction.
7. À qui s’adresse votre livre ?
À ceux qui ont aimé et souffert. À ceux qui n’arrivent pas à aimer. Aux silencieux, aux sensibles, aux lucides. À ceux qui cherchent un autre langage de l’amour.
8. Ce livre dérange. Était-ce volontaire ?
Oui. Je ne voulais pas écrire un texte qui apaise. Je voulais un texte qui réveille, qui bouscule, qui interroge. L’amour mérite mieux que des clichés.
9. Quelle est la part d’autobiographie dans cet ouvrage ?
Tout est personnel, mais rien n’est purement autobiographique. Je me suis nourri de mes blessures, mais aussi de celles que j’ai vues, entendues, partagées.
10. Quel rôle joue la poésie dans votre style ?
La poésie, c’est la seule forme assez souple pour contenir la violence et la douceur de ce que je voulais dire. Elle permet l’émotion brute, sans justification.
11. Quelle critique faites-vous de la société à travers ce livre ?
Je critique une société qui a marchandisé le cœur humain. Une société qui confond performance et présence, pouvoir et intimité. Une société qui empêche les pauvres d’aimer.
12. Pourquoi mêler amour et pauvreté ?
Parce que l’amour est souvent un luxe. Il est plus facile d’aimer quand on a le confort, la sécurité. Mais ceux qui ont peu ont aussi des cœurs immenses — qu’on néglige, qu’on réduit au silence.
13. Vous parlez de “vérité nue”. Quelle est cette vérité ?
La vérité que beaucoup fuient : aimer, c’est risquer. C’est perdre. C’est ne rien posséder. C’est être vu dans sa nudité émotionnelle. Et c’est cela qui fait peur.
14. Ce livre est-il une réponse à une blessure ?
C’est plutôt une manière de marcher avec mes blessures. Une tentative de ne pas les nier, mais de les transformer en langage, en lumière.
15. Pourquoi avez-vous choisi une forme libre plutôt qu’un roman classique ?
Parce que l’amour n’est pas linéaire. Il ne suit pas de schéma. J’avais besoin d’une forme éclatée, brute, vivante, à l’image de ce que je voulais dénoncer et célébrer.
16. Que répondez-vous à ceux qui pensent que l’amour est un idéal dépassé ?
Je leur dis que l’amour n’a jamais été un idéal. C’est une épreuve. Un chemin. Un travail. Ceux qui fuient l’amour fuient surtout leur propre reflet.
17. Quel est le passage le plus fort du livre selon vous ?
Il y en a un où je dis : “Aimer, c’est ne plus pouvoir fuir son propre regard.” Pour moi, tout est là. On aime mal parce qu’on se fuit soi-même.
18. Quelle est la plus grande illusion autour de l’amour ?
Croire qu’il guérit tout. L’amour ne guérit pas. Il révèle. Il ouvre. Il fait mal parfois. Mais il transforme.
19. Quel rôle joue la peur dans nos relations ?
Elle est centrale. On a peur de l’abandon, de l’humiliation, du manque. Et cette peur nous pousse à manipuler, à fuir ou à dominer.
20. Peut-on aimer sans se perdre ?
Oui, si on cesse de confondre amour et dépendance. L’amour vrai nous aide à nous retrouver, pas à nous dissoudre.
21. L’amour peut-il être un espace politique ?
Absolument. Aimer librement dans un monde de contrôle, c’est déjà résister. C’est revendiquer le droit à la vulnérabilité, à la tendresse, à la lenteur.
22. Que souhaitez-vous que le lecteur ressente après avoir refermé votre livre ?
Qu’il se sente dérangé. Mais aussi compris. Et surtout, qu’il regarde l’amour autrement, avec plus de conscience, moins de peur.
23. Travaillez-vous déjà sur un autre livre ?
Oui. Dans la même veine intime, mais avec un regard différent. Je continue d’explorer les silences de l’âme.
24. Quel est le message final de L’abîme de l’amour ?
Aimer est un acte de courage. De dépouillement. De vérité. Ce n’est pas une idylle — c’est une plongée. Mais c’est là que l’on retrouve notre humanité.
25. En un mot, L’abîme de l’amour, c’est quoi ?
Un miroir.