Accueil > Littérature > Rupture
Romain s’enfonce peu à peu dans la dépression en assistant impuissant à la lente déchéance de sa mère. Son seul soutien, il le trouve auprès de Carole, sa tante qui lui voue une affection protectrice. Elle mettra toutes ses forces pour l’aider à résister et à se construire un avenir. C’est à Londres que son chemin croise celui de Gillian. Débute alors une relation amoureuse renforcée par une sensibilité partagée.
Une place toute particulière est accordée à l’entourage féminin du personnage principal. Elisabeth qui, derrière un comportement froid, se révèle être une amie attentive. Gillian la compagne blessée qui est partagée entre offrir une main secourable à Romain et l’oublier.
Quelques troncs rachitiques bordaient de vastes enclos recouverts de broussailles laissant entrevoir la façade éventrée d’un vaste bâtiment, dernier vestige d’un passé industriel disparu. La route se prolongeait par une pente assez raide qui débouchait sur un replat. De là on percevait une clameur mêlée de cris et de rires qui parvenait à percer la muraille de béton gris.
Une nappe de brume laiteuse précédant les flocons masquait l’entrée principale du bâtiment qu’il contourna discrètement par le portillon réservé d’ordinaire aux enseignants. Il redoutait le moment où il allait se retrouver face aux élèves de sa classe d’anglais. Il était dévoré par son incapacité à faire régner un minimum de silence pendant les cours. Pour doper leur motivation, il proposait l’étude de textes moins austères que ceux contenus dans leurs manuels. Malgré ses efforts, il ne parvenait pas, à son grand regret, à susciter un minimum d’intérêt. Il en ressentait une profonde frustration, un sentiment d’échec, même si au fond de lui, il trouvait ses élèves sympathiques et parfois malheureux.
Une voix stridente le rappela soudain à la réalité : » Alors Romain, tu te caches ! »
Il se résolut à aller saluer le groupe de collègues dont les regards interrogateurs étaient tournés vers lui. Il remarqua l’absence de Fabienne et pensa qu’elle avait dû rencontrer des difficultés de circulation pour parcourir les quelques deux cents kilomètres qui la séparait de sa Moselle natale.
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29 novembre 2019, par Hubert GORIUS
Merci Maryse pour votre très juste description qui montre toute la sensibilité que vous avez ressentie. Bien cordialement.
28 novembre 2019, par Maryse
Un livre attachant où le mal-être d’un jeune homme en proie à la dépression, confronté à la sensation d’avoir perdu le goût de vivre, celui de penser rationnellement, de contrôler son corps et ses émotions, nous est révélé par une étonnante justesse de l’écriture.
Le personnage principal, dépeint sur un socle familial instable, nous apparaît proche et sympathique. On entre dans l’histoire par la porte de l’incompréhension et on poursuit par un couloir de flashback qui nous dévoilent des pans de l’histoire.
Un beau roman dur certes mais sensible.
23 septembre 2019, par Romaine
Bien sûr le mal être de Romain ne peut laisser indifférent. Difficile de se sortir de cette déprime malgré toutes les mains tendues.
Mais je dirais que lui au moins il à l’argent qui à pu lui permettre d’éviter l’hôpital psychiatrique et de gérer sa vie comme il le voulait.
Il ne s’est pas retrouvé dans la rue, sans le sous. Pour ce pousser un peu, il aurait pu penser à pire que lui et arrêter d’être aussi personnel.
Jusqu’à la fin, il fuit sans se soucier du mal qu’il fait sur son passage et laisse derrière lui.
Je suis modérée sur mon avis, car j’ai trouvé ce livre très déprimant à lire (aucun rayon de soleil) et je pense qu’il vaut mieux le lire lorsque
l’on est "bien dans sa tête".
Je vous souhaite bon courage et espère que votre prochain livre sera plus optimiste
^ 24 septembre 2019, par Hubert Gorius
Merci pour votre commentaire. Je comprends l’impression mitigée que vous donne le thème abordé . L’histoire s’inspire en partie de faits réels qui se sont conclus malheureusement par un suicide. Romain le personnage du roman ne franchit pas définitivement cette étape. Qu’en sera -t-il plus tard ? Vous avez noté qu’il disposait d’une aisance financière qui aurait pu lui permettre de gérer sa vie librement.Il reste cependant très détaché de la question matérialiste. Vous répondrez et vous aurez raison que c’est plus facile quand on n’a pas à se préoccuper de la fin du mois. On peut se dire que l’argent ne fait pas le bonheur.
Vous notez aussi que Romain fuit sans se soucier du mal qu’il fait sur son passage et laisse derrière lui.
C’est un comportement que l’on trouve chez certains grands dépressifs qui semblent en vouloir à la terre entière. Il y a aussi chez Romain la peur de l’abandon. Il fuit celle qu’il aime par peur d’être abandonné. Au final, il regrettera à jamais cet amour perdu.Le mal être de Romain vient de son enfance avec un repli sur lui même qui marque le début de sa névrose.Je suis sensible à la souffrance chez l’enfant parfois ignorée par le monde des adultes. Bien cordialement.