Thème :
Rentrée littéraire 2025
Littérature
La quatrième de couverture
Dans le charmant village de Tartefigues, où le soleil tape comme un vieux bretteur enragé et où la lavande embaume l’air comme une promesse de sieste, s’épanouissait une querelle aussi vieille que les collines. D’un côté, les Rouquier, ces fiers gaillards à l’accent plus chantant qu’une cigale en pleine sieste, et de l’autre, les Granier, qui, eux, se croyaient les rois de la pissaladière, comme si leur pâte à pain valait une étoile au Michelin !Ah, la pissaladière ! Plat sacré, savoureux mélange d’oignons, d’olives et d’anchois qui, selon les Rouquier, devait être préparée avec amour et un soupçon de secret de famille, et selon les Granier, un chef-d’œuvre auquel il ne fallait surtout pas toucher. Comme si l’un pouvait prétendre que sa recette était meilleure que l’autre, un peu comme si un bouffon prétendait qu’il pouvait abattre un sanglier avec une plume !
Mais voilà qu’à la fête du village, sous le ciel bleu provençal, Pierre Rouquier, un jeune homme aux yeux pétillants de malice, croise le chemin de Juliette Granier, la belle demoiselle au sourire plus lumineux qu’un rayon de soleil entre deux orages. Et là, mes amis, c’est le drame : la passion éclate comme un pastis trop secoué ! Les regards échangés, les mains frôlées, et l’inimaginable se produisent : l’amour naît au milieu des odeurs de friture et des sons des accordéons.
Mais attention ! Dans ce petit coin de paradis, les secrets de famille ne sont jamais bien loin. Pendant que les jeunes tourtereaux s’échangent des promesses d’amour éternel, les anciens continuent de se lancer des piques à longueur de journée, remuant les vieilles rancunes comme on remue une ratatouille oubliée sur le feu. "Ah, si ta mère savait quel ingrédient elle a oublié dans sa pitoyable pissaladière, je te jure qu’elle se retournerait dans sa tombe !" lance un Rouquier, tandis qu’un Granier, le regard moqueur, riposte : "Et toi, si la tienne avait un peu de goût, elle n’aurait pas besoin de recourir aux anchois pour masquer sa médiocrité !"
Tout ce beau monde se retrouve finalement embarqué dans un concours culinaire, une joute aussi savoureuse qu’une partie de pétanque un dimanche après-midi. La tension est à son comble, et les plats se succèdent comme les ragots au café du coin. Entre les échecs cuisants et les recettes volées dans la pénombre, c’est un véritable festival de catastrophes qui se dessine. L’un essaie de rajouter du piment, l’autre de masquer son désespoir avec un peu trop d’ail et ça finit par tourner au vinaigre, littéralement !
Mais au final, dans ce bal des saveurs et des amours contrariés, les habitants de Tartefigues, comme les bonnes olives dans une bonne huile, commencent à se mélanger. Ils réalisent avec surprise que, peut-être, juste peut-être, il est temps de mettre de côté leur rancœur pour célébrer l’amour et la gastronomie locale. Après tout, une bonne pissaladière, qu’elle soit de Rouquier ou de Granier, reste avant tout un plat qui se partage, non ? Et qui sait, peut-être que l’amour des jeunes amants finira par réconcilier deux familles, même si c’est autour d’un plat aussi controversé que la pissaladière !
Et voilà, mes amis, un beau tableau provençal où l’amour, la cuisine et un peu de mauvaise foi se mêlent pour offrir une histoire aussi savoureuse qu’un bon morceau de fougasse !
La première page
Dans le village pittoresque de Tartefigues, un après-midi d’été, le soleil brillait haut dans le ciel, répandant une chaleur douce et enveloppante. Les ruelles pavées scintillaient sous les rayons dorés, tandis que le chant des grillons s’élevait en un concert joyeux, accompagnant les rires des enfants qui jouaient à l’ombre des oliviers. Leurs petites jambes couraient d’un bout à l’autre de la place, et leurs cris en échos parvenaient jusqu’aux maisons en pierre, dont les volets peints en bleu azur se balançaient doucement dans la brise.
Les femmes, habillées de robes colorées, s’affairaient dans les cuisines, leurs mains habiles pétrissant la pâte à pain, coupant les oignons doux et préparant la pâte à pissaladière. Les cuisines, où l’odeur de l’ail et des herbes se mêlait à celle de la lavande, étaient des lieux de vie et de partage. Chaque mouvement, chaque geste était empreint de traditions transmises avec amour de mère en fille.
— Tu dois hacher fin les oignons, Margaux, dit Claire, une jeune femme à la chevelure brune, en observant sa sœur avec un sourire malicieux. Sinon, ta pissaladière ne sera pas digne de ce nom !
— Et toi, n’oublie pas le secret de famille, lança Margaux, en mimant un air faussement sérieux. Sinon, je te jure que les Rouquier te feront payer cette erreur !
Les échanges pleins de taquineries résonnaient dans l’air, formant un fond sonore chaleureux et vivant. Les villageois, concentrés sur leur tâche, ne prenaient pas vraiment garde aux tensions persistantes entre les Rouquier et les Granier, qui s’étaient installées comme une ombre au tableau éclatant de cette journée ensoleillée.
Non loin, sur une table en bois brut, des hommes, robustes et bronzés par le soleil, discutaient avec animation. Les Rouquier, avec leurs moustaches bien taillées et leurs voix profondes, s’affirmaient avec fougue tandis que les Granier, plus élancés, rétorquaient avec une certaine arrogance, persuadés de détenir la recette ultime de la pissaladière. Les mains gesticulaient, évoquant des souvenirs de plats mémorables, et les éclats de rire ponctuaient leurs disputes.
— Ta mère ne sait même pas faire cuire des oignons, gronda Jean Rouquier, son front plissé de concentration. Une pissaladière sans onctuosité, c’est comme un mistral sans vent !
— Oh, viens donc goûter la mienne, répliqua Honoré Granier, un homme à l’allure élégante, en croisant les bras. Je te promets que ta langue dansera de plaisir !
Les villageois, amusés par ce spectacle, se rassemblaient peu à peu, attirés par la perspective d’un concours culinaire, une joute festive qui promettait de révéler les talents cachés de chacun. Les enfants, les yeux brillants d’excitation, se faufilaient entre les adultes, impatients de voir leurs papas, leurs mamans, se lancer dans cette bataille gastronomique.
— Allez, allons voir ce que vous avez dans le ventre, s’exclama Pierre Rouquier, un jeune homme à la chevelure dorée et au sourire charmeur, en se frottant les mains d’impatience.
🎓Ambassadeur Edition999
L’auteur, originaire de Villefranche-sur-Saône, a connu un parcours professionnel riche et varié. Après avoir exercé le métier d’électricien, il a décidé de changer de voie et s’est installé dans le Jura. Là, il a d’abord travaillé comme vendeur, avant d’occuper des postes de commercial, ce qui...
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