Thème :
Rentrée littéraire 2024
Littérature
La quatrième de couverture
Le soldat revenait de loin, de très loin. Les bruits de la guerre résonnaient encore dans ses oreilles, comme une plaie qui refusait de cicatriser. Pourtant, c’était bien la paix qui avait ramené ses pas vers Quarante, ce village niché au cœur de l’Hérault, qu’il avait quitté des années auparavant. Là-bas, il avait laissé derrière lui les souvenirs d’une vie plus simple, d’une vie à laquelle ses mains, autrefois rugueuses de l’écorce des arbres, ne connaissaient que la hache et la sève. Il était parti bûcheron, il revenait comme soldat.
La première page
Ses bottes, usées par des kilomètres de marche, foulaient la terre desséchée avec un bruit sourd, presque étouffé. Le sentier familier qui menait au village n’avait plus rien du chemin qu’il avait connu. Les arbres semblaient plus sombres, plus austères, comme si eux aussi avaient subi le poids des années et des combats. Le vent soufflait légèrement, soulevant quelques feuilles mortes qui tourbillonnaient dans l’air, mais aucun autre son ne parvenait à ses oreilles. Aucun chant d’oiseau. Pas un bruit de vie.
Lorsqu’il atteignit enfin le village, une sensation de vide l’envahit. Devant lui, Quarante n’était plus qu’une ombre de ce qu’il avait été. Les maisons, autrefois animées de rires et de voix, se tenaient là, silencieuses, défigurées par le temps et l’abandon. Les toits étaient affaissés, les murs couverts de lierre et de moisissures. Certains bâtiments s’étaient effondrés, ne laissant que des monceaux de pierres éparpillées çà et là, comme des souvenirs brisés.
Il s’avança lentement, chaque pas alourdissant son cœur déjà lourd de fatigue. L’air portait avec lui une odeur d’humidité stagnante et de bois pourri. Autrefois, les rues étaient pavées de terre battue, parcourues par les charrettes des paysans, les enfants jouant devant les portes ouvertes des maisons. Mais aujourd’hui, il n’y avait plus rien. Rien qu’un silence oppressant, presque douloureux.
Il s’arrêta devant ce qui avait été la maison de ses parents. Un simple toit de tuiles rouges et un petit jardin devant, où poussaient autrefois des fleurs sauvages que sa mère aimait tant. À présent, les fleurs étaient mortes, étouffées par les mauvaises herbes qui avaient envahi le jardin. La porte était à demi arrachée, laissant entrevoir l’intérieur sombre et poussiéreux.
Il posa une main sur le cadre de la porte, sentant sous ses doigts le bois rugueux, fendillé par le temps. Une vague de tristesse le submergea, l’enveloppant comme un voile épais. Son village était en ruine, mais il n’y avait pas que les maisons qui avaient été détruites. C’était tout un pan de sa vie qui s’effondrait avec ce paysage dévasté.
Ce livre est dédié à Nannie, mon épouse, qui m’a permis de travailler à cet ouvrage, et pour son soutien inconditionnel, à Véronique et Nadia, mes correctrices bénévoles, à ma famille, et à mes amis pour avoir été là. Qu’ils en soient tous ici remerciés.
L’auteur, originaire de Villefranche-sur-Saône, a connu un parcours professionnel riche et varié. Après avoir exercé le métier d’électricien, il a décidé de changer de voie et s’est installé dans le Jura. Là, il a d’abord travaillé comme vendeur, avant d’occuper des postes de commercial, ce qui...
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