Thème :
Saga
Littérature
La quatrième de couverture
Les Forges de Givet est une saga familiale qui retrace l’histoire des Chenevert, une famille de forgerons ancrée dans la petite ville de Givet, située aux confins des Ardennes, sur la frontière franco-belge. De 1700 à nos jours, leur destin est façonné par les bouleversements politiques, économiques et technologiques qui secouent la région. Au fil des siècles, la famille s’adapte, innove, mais est aussi déchirée par des rivalités, des secrets et des ambitions contradictoires.
Le récit débute en 1700, avec Pierre Chenevert, un maître-forgeron travaillant dans les forges traditionnelles de Givet, fournissant outils et armes aux armées royales. À mesure que le siècle des Lumières s’avance, Pierre et ses fils se heurtent aux défis posés par l’industrialisation naissante et la menace des révolutions politiques. La Révolution française bouleverse leurs certitudes et leur métier, les contraignant à trouver un équilibre entre tradition et innovation.
Au XIXe siècle, sous Napoléon et la Restauration, les Chenevert prospèrent en modernisant leurs forges, mais les révolutions de 1848 et l’arrivée du chemin de fer chamboulent leurs plans. Jules Chenevert, l’héritier de la génération suivante, se lance dans de nouveaux projets industriels, faisant entrer la famille dans l’ère de la grande métallurgie, mais au prix de tensions familiales et d’alliances risquées.
À l’aube du XXe siècle, les guerres mondiales, les crises économiques, puis la décolonisation ébranlent la région de Givet. Jean Chenevert, visionnaire et industriel pragmatique, transforme les forges en usine moderne, tout en faisant face à la concurrence internationale et à l’évolution des métiers métallurgiques. Ses fils, pourtant, rêvent d’autres horizons, éloignés de la terre de leurs ancêtres, ce qui conduit à des conflits internes.
Aujourd’hui, la dernière génération, les frères Étienne et Claire Chenevert, se battent pour faire survivre l’entreprise familiale dans un monde où la tradition de la forge semble vouée à disparaître. À travers les siècles, les Chenevert devront constamment s’adapter, faire face à leurs propres faiblesses, mais aussi à un monde en perpétuelle évolution. Le destin de Givet et de cette famille reste indissociablement lié.
Avec une riche toile historique en arrière-plan, Les Forges de Givet explore la ténacité, l’orgueil et les sacrifices de ceux qui, génération après génération, défendent l’héritage d’une ville, d’un métier, et d’une famille.
Résumé :
Tome 3 : L’Âge de fer (1750-1789)
Alors que la France s’apprête à plonger dans la Révolution, Antoine Chenevert transforme la forge familiale en entreprise plus ambitieuse. Les commandes d’armes pour les guerres de Louis XV affluent, mais les premières rumeurs de révoltes paysannes et d’injustice sociale commencent à se faire sentir. Antoine est partagé entre la modernisation de son métier et l’oppression croissante qu’il perçoit autour de lui.
La première page
Au cœur de Givet, dans les Ardennes, la forge familiale des Chenevert émettait une clarté chaleureuse dans la grisaille ambiante de l’année 1750. Le bruit du métal frappé résonnait comme un chant ancien, un écho du passé qui se mêlaient à la mélodie du présent. Antoine Chenevert, maître-forgeron, se tenait devant son fourneau, les mains noires de suie et de résidus de fer, le front plissé par la concentration. La chaleur du four, bien que réconfortante, était aussi une constante bataille contre les bouleversements qui secouaient son monde.
Les murs de la forge, usés par le temps, portaient les marques des générations passées, des histoires de lutte et de réussite gravées dans la pierre. Antoine avait hérité de ce lieu sacré de son père, Pierre, un homme qui avait su allier tradition et innovation. La forge, autrefois simple atelier d’artisanat, était devenue un véritable centre de production pour les armées de Louis XV, avec des commandes d’armes affluent, mais il savait que l’époque de paix était fragile, et que des nuages sombres s’amoncelaient à l’horizon.
— Antoine, regarde ces commandes, s’exclama Jean, son jeune apprenti, les yeux brillants d’excitation. Nous avons assez de travail pour tenir jusqu’à la fin de l’année !
Antoine jeta un coup d’œil aux montagnes de métal brutes qui attendaient d’être façonnées. Les lames, les haches, les outils agricoles, tout était en attente de ses mains habiles et de la chaleur de son four. Pourtant, au fond de son cœur, une inquiétude sourde grandissait. Les rumeurs de révoltes paysannes, de mécontentements et d’injustices sociales circulaient dans le village comme un vent mauvais. L’humeur des travailleurs, autrefois loyaux, commençait à s’ébruiter, et les visages marqués par la fatigue des champs témoignaient d’une colère latente.
Les paysages environnants, d’un vert éclatant en ce début d’été, offraient un contraste saisissant avec l’atmosphère qui régnait à Givet. Les collines ondulantes, couvertes de forêts denses, semblaient murmurer des secrets au fur et à mesure que le vent les traversait. Les rivières, serpentant parmi les pierres, chantaient des mélodies de vie, tandis qu’au loin, les échos des rires des enfants jouant dans les champs se mêlaient à la mélancolie d’un monde en mutation.
— Mais, Antoine, ne penses-tu pas qu’il serait mieux d’augmenter notre production ? Avec ces temps incertains, les nobles pourraient avoir besoin de nous plus que jamais, proposa Jean, en essuyant son front avec le revers de sa main.
Antoine le regarda, son apprenti plein de fougue, mais sa naïveté le frappa. Les nobles, bien qu’en quête d’armement, ne se souciaient guère du sort des paysans qui travaillaient sans relâche pour nourrir leurs familles. La richesse des uns était bâtie sur le dos des autres, et cela le perturbait.
🎓Ambassadeur Edition999
L’auteur, originaire de Villefranche-sur-Saône, a connu un parcours professionnel riche et varié. Après avoir exercé le métier d’électricien, il a décidé de changer de voie et s’est installé dans le Jura. Là, il a d’abord travaillé comme vendeur, avant d’occuper des postes de commercial, ce qui...
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