Le Cabaret de la dernière chance
Nombre de pages en A4 : 235
Version publiée le 19 avril 2018
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Thème :
Classique
La quatrième de couverture
Toute cette histoire remonte à un jour d’élections. Par un brûlant après-midi californien, j’étais descendu à cheval dans la Vallée de la Lune, de mon ranch au petit village, pour voter toute une série de réformes qu’on voulait apporter à la constitution de l’État de Californie. Il faisait si chaud que j’avais bu plusieurs verres avant même de jeter mon bulletin dans l’urne, et pas mal d’autres après le vote. Puis j’avais traversé, toujours à cheval, les collines couvertes de vignes et les prairies onduleuses du ranch, et j’arrivais à point pour l’apéritif et le dîner.
La première page
– Comment as-tu voté sur le suffrage des femmes ? me demanda Charmian.
– J’ai voté pour.
Elle poussa une exclamation de surprise. Je dois dire que, dans ma jeunesse, malgré mon ardente foi démocratique, je m’étais déclaré adversaire du vote féminin. Quelques années après, devenu plus tolérant, je l’avais accepté sans enthousiasme, comme un phénomène social inévitable.
– Explique-moi donc pourquoi tu as voté pour ? insista Charmian.
Je lui répondis ; je lui répondis en détail, sans cacher mon indignation. Plus je parlais, plus je m’indignais. (Non, je n’étais pas ivre. La jument que je venais de monter portait le nom justifié de « Hors-la-Loi », et je voudrais bien voir un pochard capable de la chevaucher.)
Cependant – comment m’exprimer ? – je me sentais « bien », j’étais allumé, agréablement éméché.
– Quand les femmes iront à l’urne, elles voteront pour la prohibition, dis-je. Ce sont les épouses, les sœurs, les mères, et elles seulement, qui cloueront le cercueil de John Barleycorn…
– Je te croyais son ami, interrompit Charmian.
– Oh ! je le suis, je l’étais. C’est-à-dire, non. Je ne le suis jamais. Jamais je n’éprouve moins d’amitié pour lui que lorsqu’il est en ma compagnie et que j’ai l’air de lui être le plus fidèle. Il est le roi des menteurs et, en même temps, la franchise même. Il est l’auguste compagnon avec qui on se promène en la société des dieux. Mais il est aussi de mèche avec la Camarde. Il vous conduit à la vérité toute nue et à la mort. Il produit des visions claires et des rêves immondes. Il est l’ennemi de la vie et le maître d’une sagesse supérieure à celle de la vie. C’est un meurtrier aux mains rouges, l’assassin de la jeunesse.
Jack London a eu une vie très courte. Il est né en 1876 à San Francisco et il est mort à l’âge de quarante ans dans son ranch de la vallée de la Lune, dans le vignoble californien. Fils d’une spirite et d’un astrologue, il a passé sa jeunesse autour de la baie de San Francisco, gagnant sa vie ne...