Thème :
Philosophie et spiritualité
La quatrième de couverture
Entre toi et moi, entre soi et l’autre, il n’y a pas plus d’espace, de temps ou tout autre dimension. Entre nous il n’y a rien, car il n’y a personne pour percevoir le monde que nous croyons sous nos pieds, sous nos yeux et sous nos sens de manière générale. Entre soi et l’autre, il n’y a que la superposition de nos deux perceptions du monde et l’accord tacite entre chacun de nous qui fait que nous absorbons par le langage un peu de la représentation de l’autre ; un peu de ses propres perceptions et par là même, de sa propre conscience.
Entre toi et moi il n’y a rien et il n’y a personne. Il n’y a même pas cet « entre » qui sous-entend un quelconque espace vide qu’il faudrait combler. Nous ne sommes pas séparés les uns des autres si ce n’est par la pensée qui isole, différencie et individualise. Ce n’est pas le monde qui nous supporte et sur lequel nos pieds reposent. C’est nous qui supportons le monde, d’un bout à l’autre de ses dimensions temporelles et spatiales. Car au plus loin que nous puissions percevoir ou même imaginer, il est le prolongement de nous-mêmes, du plus profond de nous jusqu’au bout de lui-même, en passant par l’image que je me fais de toi, de ta voix et de ta chair.
La première page
À une époque où science rime avec toute puissance, ses applications directes sur la vie en société semblent vouloir prendre définitivement l’ascendant sur toute forme de spiritualité ou d’interrogation existentielle. Sommes-nous sur le point d’entrer dans un nouveau Moyen Âge où le plaisir immédiat serait la seule véritable foi qui vaille ?
La recherche scientifique est avant tout "recherche", et quand bien même son chemin soit jalonné de multiples découvertes, celles-ci n’en sont pas pour autant LA DÉCOUVERTE. Seul le véritable chercheur sait qu’il ne sait rien et que chacune de ses inventions soulève tour à tour une infinité de nouvelles questions qui la subdivisent. Comment hisser le citoyen ordinaire au niveau de cette connaissance-là ? Lui ne voit de la recherche que ses retombées immédiates. Lesquelles assureront, en plus de la fortune de quelques-uns, le financement dont la recherche ne peut se passer. Pourvu que cette dernière laisse tomber quelques restes monnayables de la table de dissection, et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce qui d’ores et déjà laisse présager un futur enfermement à double tour dans les ramifications et subdivisions infinies de la matière et de l’esprit.
Diviser pour mieux régner ! Tel est le mot d’ordre du cerveau. Et la science, tout autant que le langage, divise, fractionne, classe et inventorie à défaut d’inventer véritablement. Ainsi, quels progrès depuis deux mille ans en matière de sagesse et de connaissance ? Nous savons plus, mais nous ne savons pas mieux. L’étendue des connaissances ne sera jamais l’approfondissement de la Connaissance. Et il le sera d’autant moins que l’homme continuera de descendre le long des parois de ce puits aux multiples galeries et qu’il en oubliera la claire lumière du jour.
Depuis des dizaines de millions d’années, nombre d’espèces ont su perdurer sans jamais être menacées par leur propre évolution et sans jamais menacer leur environnement. Elles ont su orienter leurs développements pour le bien et la sauvegarde de leur groupe avant leur bien propre. Aux dépens d’une conscience et d’une survie personnelles toutes illusoires, elles ont toujours œuvré pour une conscience et une survie collectives, bien réelles celles-ci. S’il n’est pas trop tard, il nous faut aujourd’hui réorienter nos priorités. Oublier que le "je" de notre conscience individuelle est un "je" de dupe et un "je" dangereux.
Autodidacte épris de philosophie, je suis l’auteur d’une dizaine d’ouvrages. Mon premier et dernier livre publié par un éditeur "classique", AU CŒUR DE LA CRISE (2014), paru chez Demopolis, a été préfacé par Gérard Mordillat. Réédité en 2020 en autoédition, il est librement accessible en ligne....