Thème :
Littérature
La quatrième de couverture
Jacquelina Wédé est enlevée par un camarade du lycée. Elle est sevrée de sa famille de NAMBA et part vivre désormais dans un autre canton : Oudjila. Du coup, elle devient femme au foyer et manque de passer son BEPC. Son mari LAMARA qui composait pour la deuxième fois le Probatoire a réussi.
Les travaux champêtres vont rapprocher la jeune femme de son ancienne amie WASSA MARCELINA qui a normalement continué sa vie de jeune fille et qui parvint à passer son BEPC, malgré son niveau modeste comparativement à Jacquelina qui était singulièrement brillante.
Le grand séjour de trois jours que la jeune marié va effectuer au bercail pendant le deuil de son oncle TAKOLA, renforcera davantage l’amitié des deux amies MARCELINA et JACQUELINA. Car, cette dernière est arrivée auprès de la première avec des mielleuses et alléchantes informations. L’ami de son mari se préparait pour lui passer la bague au doigt et concrétisera ainsi le lien entre lui et Marcelina. Ce ne fut pas une vaine flatterie pour l’amener à l’assister pendant son séjour auprès des siens. Car, entretemps les deux amis garçons, le mari de Jacquelina et le futur époux de Marcelina, peaufinaient leurs stratégies de vie et élaboraient ensemble un projet de long termes. LAMARA va composer le BAC pendant que son ami qui n’a pas assez fréquenté se mariera.
Ils espèrent dans un an ou deux, aller comme les autres garçons de leur âge, se chercher en ville pour nourrir leur famille. Ils se posent des questions : vont-ils réussir en ville ? Est-ce que leurs couples vont prospérer et rester stable lorsqu’on sait que LAMARA s’inquiète pour le retour très prochaine de sa femme l’école pour passer le Brevet alors que son vis-à-vis craint de ne pas être écouté par une femme qui a plus de niveau que lui.
La première page
Chapitre I : Les femmes au foyer
Wédé Jacquelina avait été enlevée il y a de cela quelques mois, notamment au mois de décembre dernier. La saison de pluies qui se pointe à l’horizon peu à peu sera sa première, en mariage. Certes, la jeune mariée était dans un autre canton voisin, mais elle n’est pas assez éloignée de ses parents.
Jacquelina était resplendissante. Et comme toute autre fille qui est nouvellement arrivée dans une famille où elle va désormais résider, était devenue la coqueluche de la famille toute entière. Mieux, c’est elle le centre de gravité de celle-ci. De ce fait, en plus de son cher mari qui n’hésite pas à la présenter tout le temps comme un trophée, les beaux-parents également, la mère et le père, chacun de son côté, devait ménager sans cesse leur bru afin qu’elle s’accommode au plus vite dans son nouvel environnement.
Les Podoko sont des patrilinéaires(en anthropologie, ce qui est relatif au système de filiation dans lequel chacun relève du lignage de son père) et inféodés ainsi dans un patriarcat (designe en sociologie, un type d’organisation sociale fondé sur la détention de l’autorité par les hommes chefs de famille) assez soutenu. Ici les jeunes appellent leurs oncles paternels, si l’on fait une traduction littérale, le frère du père. Et la tante paternelle, sœur du père (damna baba). En cas de disparution du chef d’une famille, le fils ainé du defunt, ou bien un de ses frères, si le premier n’est pas assez responsable, sera convoqué à toutes les réunions de la grande famille. Il aura ainsi son mot à dire, lorsqu’une décision va engager la responsabilité de sa famille. Par contre, le terme oncle et tante (batira ou matira) par contre, désignerait chez ce peuple, tous les membres de la famille maternelle : toutes les femmes de la famille de la mère sont des tantes vieilles ou jeunes ; et tous les hommes qui appartiennent à cette même famille sont des oncles.
KAMSOULOUM est né le 03 novembre 1971 à la maternité de Godigong, dans l’arrondissement de Mora, à l’Extrême-Nord du Cameroun. Il fait ses études primaires et secondaires dans sa ville natale, Mora. Il entre au Lycée de Mora en 1985 et obtient le BEPC et le PROBATOIRE respectivement en 1991 et...