Thème :
Rentrée littéraire 2025
Autobiographie - Témoignage - Autofiction
La quatrième de couverture
Quand les murs deviennent les ponts est bien plus qu’un récit : c’est une traversée. Nous y déployons avec une plume aussi incisive que poétique, le chemin tortueux qui mène de l’effacement à la révélation de soi. Comme il est en principe des murs qui enferment, d’autres qui protègent, et certains, plus rares, qui enseignent. Et dans ces pages, Frederick Ntumba transforme l’infranchissable en un passage, l’obstacle en initiation. Ce livre interroge les frontières entre l’échec et la victoire, entre le rejet et la renaissance, entre l’injustice subie et la liberté conquise. Il ne s’agit pas d’une autobiographie au sens classique, mais d’une fresque intérieure où l’expérience personnelle se fond dans l’universel, offrant au lecteur des clés pour franchir ses propres murs.
Sous une plume où l’incandescence de la rage se mêle à la lenteur patiente de la sagesse, l’auteur explore la dialectique entre la chute et l’essor, entre la claustration et l’ouverture. Ici, les blessures cessent d’être de simples cicatrices : elles deviennent des cartes pour celui qui ose encore marcher, malgré tout.
Ce texte est une invitation à repenser la défaite non comme une fin, mais comme l’atelier secret où se forge la grandeur humaine. On ne sort pas de ces pages indemne : on en ressort autrement.
La première page
Il existe des êtres qui naissent dans le bruit, et d’autres dans le silence. Certains reçoivent à la naissance des hourras, des présages de grandeur, des promesses presque prophétiques. Et d’autres... d’autres entrent dans le monde comme des soupirs : on les remarque à peine. Ils ne font pas de vagues, ils ne brillent pas. Ils s’effacent dès l’origine, comme si leur existence était une erreur discrète de la destinée.
« Mais c’est souvent dans ces silences que se forme la plus puissante des voix »
L’homme qui trébuche dès la première marche n’est pas nécessairement faible ; il est parfois simplement en décalage avec l’architecture du monde. L’école, dans sa rigueur normée, ne pardonne ni les lenteurs de l’éveil, ni les tâtonnements existentiels. Elle célèbre l’enfant rapide, et oublie celui qui cherche encore ses repères. L’échec devient alors une identité, un costume que l’on endosse malgré soi. Et très vite, l’on se confond à cette image que les autres ont dessinée.
— « Tu n’es pas comme les autres », disait-on.
Mais nul ne disait en quoi. Ni pourquoi. Ni comment s’en sortir.
Alors, on apprend à faire avec ce flou. On se forge dans les marges. On observe. On écoute. Et surtout, on endure. À ce stade de la vie, l’humiliation est une pédagogie sauvage. On vous classe, on vous jauge, on vous diminue. Non pas par cruauté toujours, mais par habitude. Une sorte de darwinisme social : seuls les premiers de classe méritent qu’on s’y attarde.
Mais l’esprit, quand il refuse de mourir, s’adapte. Et il se met à transmuter la douleur. Ce que les autres appelaient « retard », je l’ai compris bien plus tard comme une incubation. Une lente distillation de forces encore ignorées, comme un sol longtemps sec qui prépare une floraison silencieuse. Car il y a une vérité que peu osent dire : la lenteur peut être un espace sacré. Une forme de sagesse embryonnaire. Une résistance subtile à l’ordre établi. Et parfois, ce qui commence dans la gêne finit dans la grandeur.
Mais à quoi tient donc le salut d’un homme ? Un mot, parfois. Un regard. Un livre ramassé par hasard. Ou même un silence, mais un silence habité, qui murmure autre chose que l’indifférence. Dans le dédale de mes jours ternes, il n’y eut pas de miracle. Pas de mentor illuminé. Pas de main tendue depuis les hauteurs. Ce fut un combat intérieur, long, ingrat, solitaire. Il fallait bien que quelqu’un — moi — prenne la décision de ne plus attendre la permission d’exister.
— « Un homme peut-il se refaire sans héritage ? », me suis-je souvent demandé.
Dans les replis fertiles de la province du Kasaï Central, au cœur de la mission catholique de Mikalayi, naquit, un 21 août 2000, une voix destinée à tracer sa route parmi les lettres et les idées : Frederick Ntumba. Fils de Kayembe François, dévoué aux soins des corps, et de Tshibola Elysée, femme entreprenante au regard tourné vers l’avenir, il hérite d’un double héritage : la rigueur du service et l’audace de l’entreprise.
Son parcours académique, entamé sur les bancs de l’École Primaire d’Application de Mikalayi (EPA), se poursuit avec éclat jusqu’à l’obtention de son diplôme d’État en pédagogie générale à l’Institut Mfuki. Animé par une soif de savoirs élargis, il s’ouvre aux sciences économiques et à l’administration des affaires à l’Université Notre-Dame du Kasaï, dans la ville de Katanga.
Aujourd’hui installé à Kinshasa, il œuvre au sein de l’ASBL HPP Congo, mais c’est dans l’univers de l’écriture qu’il érige ses véritables cathédrales : des œuvres qui mêlent introspection, engagement et lucidité, comme autant de pierres dressées contre l’oubli et l’indifférence.
Son écriture se nourrit des aspérités de l’existence : elle porte la marque de l’échec assumé, du rêve obstiné et de la quête incessante de sens. Dans Quand les murs deviennent les ponts, il ne se contente pas de raconter : il transfigure.
Je suis Frederick NTUMBA KAYEMBE né au cœur de la mission catholique de Mikalayi le 21 août 2000 avec une voix destinée à tracer sa route parmi les lettres et les idées. Fils de Kayembe François, dévoué aux soins des corps, et de Tshibola Elysée, femme entreprenante au regard tourné vers...