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Il aimait les chevaux.
Parfois, poussé par un mystérieux appel, il s’emparait de quelques brassées de foin qu’il enfournait dans le coffre de sa voiture, et il quittait la ferme.
Les seules à être dans le secret étaient les bêtes de somme qui avaient toujours rêvé avec lui, tranquilles, en secouant leurs grosses têtes graves.
Il était maintenant dans la rosées du matin, sous un ciel blanc comme un suaire. C’est au détour d’un chemin qu’il le vit : un haut cheval aux membres grêles.
Ils s’approchèrent l’un de l’autre. L’homme portait toute la lumière.
Le cheval tendit ses naseaux aux paumes qui s’offraient, souffla dedans son haleine, et ce fut de la bonne chaleur qui passa dans ses veines. C’est le goût du bonheur que mâchonnèrent ses vieilles dents. Il eut un frémissement de poulain et agita joyeusement les oreilles.
L’homme tendait le bon picotin, tremblant un peu parce qu’il avait mis là trop d’amour pour n’être pas malheureux. Il y avait glissé plus que l’âcre odeur des écuries, plus que l’appel lointain des vendanges – ces tombereaux chargés et déchargés sans cesse
– mille souvenirs bien doux, de vastes prairies et des juments rebelles.
Lorsque l’homme vit se gonfler les flancs de la bête, il s’éloigna.
Le vieux cheval tenta de le retenir, long hennissement dans le matin trop clair. Quand l’appel se tut, l’homme se retourna : le vieux cheval s’écroulait lentement,
comme une lourde bâche qu’on abat.
Ce fut une journée nouvelle à la ferme. Les bêtes trompaient l’attente en échangeant quelques sagesses.
Les stalles garnies débordaient d’opulence. On entendit de loin venir la bétaillère.
Le haut cheval qui en descendit risqua sur la cour un regard naïf et inquiet.
"...et aboyer, et aboyer encore, comme ça, sans raison, simplement parce qu’on est content de son espèce toute entière, parce qu’on se trouve plus fort que le monde entier, et qu’on est content, content, content... Puis se rouler les uns sur les (...)
2023
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2022
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23 septembre 2020, par Frédéri MARCELIN
Texte Charmant. Très touché par la délicatesse de l’écriture.
^ 25 septembre 2020, par de Monte Sylvie
Bonjour,
Je vous remercie de votre gentille appréciation.
Cela me touche beaucoup.
Cordialement.
de Monte Sylvie
3 octobre 2018, par Michelle
Cette belle histoire mérite une suite...
^ 21 mars 2019, par de Monte Sylvie
Bonjour,
Une suite au Picotin ? :-))
Mais comment faire ?
Ce pauvre cheval avait assez souffert ...
Que peut donc devenir le petit jeune qui a pris sa place dans la bétaillère ?
Je vais y réfléchir, mais pour moi la nouvelle est terminée...
Merci à vous, et bonne journée.
Sylvie de Monte.
14 mars 2019, par Michelle
J’aime bien .... et... la suite ??? C’est pour bientôt ?
Bonne écriture à vous Michelle C
19 janvier 2019, par Évelyne Thinet
En voilà une découverte, Sylvie De Monte ! En quelques mots vous avez l’art de faire surgir la tendresse animale chez Sapiens. Encore merci à Édition 999. Je télécharge les livres de cette auteure. Évelyne Thinet
^ 21 janvier 2019, par Sylvie de Monte
Merci pour votre gentillesse. Je suis très touchée.