Samuel Piot, artiste peintre émergeant, rentre chez lui, (Haute-Savoie), au décès de son père. Il y retrouve un climat très particulier : les acquis sociaux, rognés les uns après les autres, vont s’exacerber jusqu’à l’extrême violence. A l’issue de cet affrontement, Samuel décide de rejoindre son ami et mentor Guillaume, à New-York. Là, Samuel s’immerge petit à petit dans la branche radicale du milieu altermondialiste, jusqu’à être complice d’un hold-up qui consiste à vider les principales places boursières pour redistribuer l’argent à des plateformes de crowdfunding. Il nous engage alors à sa suite dans un road-movie américain.
J’ai écris un roman : « J’irai où tu m’emmènes », sur fond d’écologie, d’économie participative et de plateformes de crowdfunding. Je suis actuellement en quête d’éditeur et j’aimerais vous en proposer une lecture numérique en format PDF. Je vous remercie par avance de votre accueil.
Je projette une suite à « J’irai où tu m’emmènes », puisque la fin de mon roman ouvre la perspective d’un procès qui devra déterminer le fondement de l’acte commis. Je ne peux vous en dire plus pour l’instant, il faut le lire. Je voudrais tenter une expérience d’écriture collaborative où chacun de vous participe à ce procès en tant que juge, avocat, témoin, jury, journaliste, etc. Si l’expérience vous tente, n’hésitez pas à entrer en contact avec moi. À bientôt !
DEBUT DU LIVRE
Victor relevait ses pièges, son pistage l’emmena dès le lever du jour dans la forêt de Limon. Les châtaigniers tombaient l’un après l’autre sous les coups d’un ver de Chine qui se logeait dans leurs feuilles, s’y reproduisait à les en étouffer et ce sur des milliers d’hectares.
Il dégagea un grand murin d’un piège à collet, une femelle pleine, la répertoria, la marqua et la relâcha. Il entendit une tronçonneuse au loin et remarqua qu’il s’en approchait insensiblement. Ce devait être Francis qui débitait les arbres malades pour laisser place à d’autres espèces de feuillus. Endiguer l’épidémie s’il était encore temps, au risque de perdre le label Forêt d’exception que leur avait discerné l’Office national des Forêts en 2001 et qui célébrait douze-mille hectares de forêts exemplaires parmi les neuf-cent-cinq kilomètres carrés du Parc. Piégeage, coupe, faune et flore étaient régis par le Parc National dont Victor était un des vingt-six gardes forestiers (statut Care, second échelon) mais si le vieux Francis, cette tête de mule, défendait son indépendance quitte à risquer chaque jour la faillite ou l’accident invalidant, grand bien lui fasse !
Des crottes de martre ou de rat musqué le guidèrent sur un promontoire rocheux d’où il entendit le moteur de tronçonneuse tourner au ralenti. Victor s’arrêta soudain. Craquements de branches et froissements de feuilles mortes laissant place au silence, il tendit l’oreille. Le mouvement rotatif des pistons l’intriguait, trop régulier depuis trop longtemps.
En haute montagne, les hommes sont soucieux de leur sécurité réciproque, il prit un sentier qui le dirigeait plein sud. La machine venait de caler, engorgée ou à court d’essence, mais Victor finit par la trouver, encore tiède, posée sur une souche fraîchement tronçonnée. La main sur le capot du moteur, il fit un tour d’horizon du regard, découvrant l’ensemble de la scène dont Francis encastré sous la branche-mère de deux tonnes d’un châtaignier, la tête enchâssée dans les épaules, vautré dans un lit de feuilles mortes.