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Accueil > Littérature > Le vieil homme du petit Luberon
Un journaliste entend parler d’un homme âgé qui vit seul sans la montagne et reçoit de nombreuses visites.
Elle se dresse presque abrupte, semée de vallons pentus, et précédée d’un court piedmont. Des villages y sont accrochés depuis longtemps, aussi clair que les roches qu’elle laisse affleurer. Des garrigues y rampent, parfois des arbres plus tenaces s’y plantent. Des chênes verts, des buis, d’autres à l’abri des vents, s’élancent contre des rocs verticaux. Il y a des pins et des cèdres, quelques fayards dans les fonds humides. Mais plus haut, la végétation s’arase, le mistral ne laisse pas de tourmenter ce monde végétal. Il prend force dans la plaine, et vient frapper la montagne à grands coups de gueule.
Depuis Maubec il faut grimper dans la draille, sur un sentier de cailloux blanc, acérés comme des silex, et grinçant sous les semelles. Au départ on est sous les pins, puis vite le soleil cogne, les arbustes ne dépassent plus les épaules. On est au nord, la montée est rude mais courte, en arrivant à ce que l’on pense être le sommet, on ne découvre qu’une seconde côte. Mais là, tu te retournes, et tu vois la plaine jusqu’au Ventoux, les monts du Vaucluse sur ta droite, le plateau d’Albion et plus loin la ligne des Alpes.
Dans la dépression juste entre les deux côtes, il y a un bâtiment, une ancienne bergerie, et de l’herbe tendre.
Lui s’est arrêté là. En bas on raconte qu’il aurait plus de cent ans, qu’il serait arrivé il y a une trentaine d’années, seul, sans bagage, juste un sac sur son dos. Il n’a jamais dit son nom, il ne parle que rarement. Au café ils l’appellent le Taiseux d’en haut, ou l’ermite ou le fada. Si lui cause peu, les gens parlent beaucoup de lui.
Au début il descendait de temps à autre, faire deux courses à l’épicerie, des bricoles, quelques conserves, des allumettes. Les rideaux se soulevaient sur son passage. Il semblait n’en avoir cure, et faisait son train, puis derrière le camping il attrapait le chemin de la draille et remontait à sa bergerie. On dit qu’il vit avec un loup, qu’il connaît la langue des animaux, on dit tout et n’importe quoi.
Manon est plus jeune de quelques mois que Marion qui vient d’avoir dix-huit ans. Ces deux-là sont inséparables depuis la maternelle, elles étaient ensemble au collège de Coustellet, et elles sont encore dans la même terminale au Lycée Ismaël Dauphin à Cavaillon.
Les parents de Manon sont agriculteurs, le père de Marion travaille à la distillerie, sa mère est préparatrice à la pharmacie de Robion. Elles sont toutes deux filles uniques et habitent dans le même quartier. C’est sans doute pour cela qu’elles sont si proches. C’est du moins ce qu’en pensent leurs parents. Ils leur arrivent rarement de sortir le samedi soir, mais parfois elles vont à la Gare, une petite salle de concert sympa, à Coustellet.
L’Afrique, disloquée, maltraitée, exploitée, continent de chair de sang et de feu, ruinée par la prévarication blanche, tenue en dépendance par un occident décadent, sous l’œil d’une Chine croupissante, mérite que l’on s’attarde à l’aimer.
2022
Conte camarguais, hommage à Bosco de Baroncelli, Alphonse Daudet et Albert Lamorisse. Tragédie dans un grand domaine camarguais dans la première moitié du XIXe siècle.
2021
Pièce de Théâtre. Drame et comédie. Huis-clos d’aujourd’hui au sujet d’un huis-clos du passé. Trois personnages dont une femme décédée il y a dix ans.
Avoir vingt-cinq ans au milieu des années quatre-vingt et sentir que le monde qui s’annonce part en vrille.
En février 1956, une vague de froid exceptionnelle a paralysé la France tout entière. Cet essai donne des témoignages vécus, dont le mien, sur cet épisode dans la région toulousaine.
26 juillet, par Saint-Jean Daniel
Je tiens à vous adresser mes plus chaleureuses félicitations pour votre livre ! Votre plume captivante et votre talent pour raconter des histoires m’ont emmené dans un monde fascinant du début à la fin. Votre travail est une véritable inspiration et je vous remercie de nous avoir offert une telle œuvre enrichissante. Mes sincères applaudissements pour cette réalisation remarquable !
Cordialement,
Daniel Saint-Jean