Thème : Littérature Erotique (Interdit aux moins de 18 ans)
Version publiée le 3 juillet 2021
La quatrième de couverture
Gilbert rejoint Nara, à Lisbonne. Sa situation l’oblige à prendre soin d’elle, afin de déjouer les circonstances dans lesquelles elle vit. Dans leur cavale pour échapper aux balles qui sifflent, séparés jadis par la vie, ils se souviennent, se sauvent et osent un nouveau départ. Si leur vécu a changé, certes ; entre Lisbonne et Genève, ils relèguent leur passé respectif, se lancent sur les routes pour tenter de vivre la nouvelle chance qu’ils se donnent.
AVERTISSEMENT : des scènes ou des propos peuvent heurter la sensibilité des lecteurs
La première page
Dans l’inextricable lacis des ruelles de la « ville blanche », des voies en apparence sans issues qui débouchaient par surprise sur des places pavées, ombragées, entourées d’immeubles à façades ocre blanchies par le soleil, j’avais pour seul prétexte de rechercher l’hôtel où logeait Nara. J’errai longtemps dans les rues… En croisant des piétons qui venaient vers moi, j’apercevais aussi aux balcons des étages des visages qui observaient ceux qui passaient, des lisboètes en train de prendre l’air sur le seuil de leur boutique, certains en grande conversation avec d’autres habitants de la ville. Je n’aimais pas être vu, avec pour seul critère d’être identifié. Mais je lisais, malgré moi, à l’expression de certains regards, qu’on me prenait pour un étranger. Je sentais que je n’étais pas d’ici, que je ne pouvais pas être d’ici, de cette ville, d’aucun coin de cette ville. J’étais presque venu là, par erreur. J’avais l’air d’un intrus en visite qui n’en pensait pas moins, d’un inconnu qui saisissait en filigrane, d’un bref regard, ce qui permettait d’être remarqué, ciselé, voire découpé au scalpel, sans ignorer qu’il aurait le même état d’esprit. Je m’arrêtais, de temps à autre, en observant alentour. Je n’avais pas vraiment l’impression d’être suivi, mais la vue d’individus aux yeux égrillards, caustiques, qui me dévisageaient avec insistance ou arrogance, ceux à l’aspect farouche ou mécontent, déambulant comme par hasard dans ma direction, me donnaient à croire que je n’étais pas au bon endroit. Je devais me méfier si je voulais continuer à marcher dans les ruelles de la ville haute. Cette incitation m’inspirait que quiconque s’en prendrait à moi, aurait droit à une réaction hostile de ma part, voire à la leçon qu’il méritait.